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publié par tairanteuh le 29/06/04
bees
- free the bees
free the bees

discret

le premier album des bees (paul butler et aaron fletcher) était un patchwork minimaliste et maladroit mais attendrissant. comme je le présentais à sa sortie : « sunshine hit me est un voyage hors du monde occidental. une carte postale sonore qui fédère funk, jazz, rythmes tribaux et une certaine forme de pop. un cocktail inédit, improbable mais très plaisant. ». enregistré dans une cabane dans le jardin des parents de paul, sunshine hit me n’a pourtant par effrayé la structure wall of sound, qui a sorti et distribué l’album. jackpot pour paul et aaron, la presse les encense, le public suit, ils récoltent une nomination au mercury music prize, jouent au festival de montreux et dans divers autres festivals d’été (dont la route du rock...). juin 2004, retour discret. on apprend que les abeilles vont se frotter aux gorillaz. et l’essaim s’est agrandi, accueillant 4 amis de longue date dont un trompettiste et un organiste. le studio / cabane chéri a finalement été troqué contre le mythique abbey road. et free the bees dévoile une formation libre, cohérente et surprenante.

passéiste

l’album est brut. il respire la poussière des tréfonds d’abbey road dont l’équipement sonore a été extirpé. si sunshine hit me se caractérisait par une melting pop audacieuse, free the bees est un ravageur creuset qui convie rock, soul, pop, funk dans une incroyable dynamique. les bees ont eu l’idée saugrenue de créer en 2004 dans un studio à la pointe de la technologie numérique, un album en tout analogique à l’authenticité renversante. et il n’y a aucune raison de les traiter de passéiste, de rétro, de leur reprocher de sonner comme tel ou telle formation d’antan, les bees dépassent cela. leur chaleureux son d’époque est au service de compositions vibrantes, pures et savantes qui brassent un éventail de styles inédit.

pastille

free the bees est un exercice de style plus que convaincant. basse ronde qui se love dans l’oreille ("i love you"), orgue hammond au parfum énivrant ("horsemen"), sons de guitares d’une netteté délectable ("these are the ghosts"), soleil californien et narration wilsonienne ("go karts"), pastille groovy sixties ("chicken payback")... 12 morceaux imparables, homogènes et bien distincts les uns des autres. un grand album et un tour de force : jamais compact disc n’aura eu son aussi rugueux.

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publié par le 29/06/04
Informations

Sortie : 2004
Label : wall of sound / labels