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publié par Mickaël Adamadorassy le 10/09/08
Libé Session - Social Club, Paris
Libé Session — --Social Club, Paris

Un concert de Calexico et Lambchop. dans une petite salle. gratuit. Y a de quoi se pincer violemment. Ou se précipiter devant le Social Club, avec l’espoir un peu fou que le mot "gratuit" n’aura pas son habituel effet, deux cents ou trois cents pèlerins solidement plantés devant la salle longtemps avant l’ouverture des portes. Finalement on est que 2 ou 3 à se pincer. Ou se serrer la pince : quand on va voir des groupes comme ça, on retrouve le même public fidèle concert après concert. Le rêve éveillé continue, les portes s’ouvrent à l’heure indiquée, on attend presque pas avant que les lumières ne s’éteignent.

Lambchop

D’abord on entend juste des paroles indistinctes venant du fond de salle, on croit juste entendre quelqu’un du public qui a envie de s’exprimer un peu plus fort que les autres (peut être pour se plaindre du fait qu’au delà des 3 premiers rangs on voit pas grand chose) et puis non en fait c’est un Kurt Wagner qui fend la foule tout souriant vêtu d’une jolie chemise de bucheron (il s’habille sûrement au même magasin que Joey Burns) et d’une casquette tout aussi seyante.

Il commence donc a cappella le temps de rejoindre la scène et sa guitare. Sa seule compagne de la soirée car le monsieur officie ce soir en solo. On a donc droit à un concert très intimiste, joué et chanté à faible volume, ce qui laisse apprécier pleinement le talent et le charisme du personnage. Si je parlais plus tôt de son look, c’est aussi parce que ça rend encore plus impressionnante la manière dont la musique transfigure la personne. On le sent complètement possédé, habité par ses morceaux sans pour autant jouer, entre les morceaux, on sent que l’idée du concert de ce soir n’est pas de se prendre la tête mais juste de jouer de la musique, à son rythme, pour se faire plaisir.

Et toute la force du monsieur, c’est de savoir communiquer ce plaisir qu’il prend, de donner vie à ses chansons d’une manière immédiatement accessible à quelqu’un qui connait très peu sur album comme c’est mon cas.

Calexico

Comme la batterie de John Convertino et l’ampli de Joey Burns sont déjà sur scène, pas de changement de plateau, Calexico en version minimaliste débarque très vite, tout en chemise de bucheron et sourires. Tout va bien jusque là. Joey s’installe tranquillement en papotant, il nous raconte la visite de ses copains français à Tucson. Normal encore, on sait qu’ils sont nombreux les frenchies à aller s’encanailler là bas et éventuellement imprégner leur musique de ce son d’une Amérique qui cultive encore ses racines.

Plus inattendu, il nous raconte toute l’admiration qu’il voue à Philippe Katerine. J’adore.. tout ça. Pourquoi pas, ça doit être terriblement exotique à Tucson un Katerine.

Et puis d’un coup le rêve éveillé dont on parlait devient encore plus surréaliste, quand il entame le riff du morceau en question en improvisant des paroles par dessus devant un public d’abord un peu ébahi mais qui adhère vite. Je monte le son, je coupe le son... Vous connaissez... Moi j’en suis revenu mais repris par Calexico, ça vous prend magnifiquement à contrepied si vous espériez en secret un ballad of cable hogue voir un all systems red.

Et vous savez quoi ? j’adoooooore... J’adore la bonne humeur de Joey, la manière pas prise de tête d’aborder ce concert, c’est presque comme s’ils nous avaient invité à un boeuf chez eux, la spontanéité, l’imprévu valant largement les quelques approximations (et voir un tueur de batteur comme Convertino approximer c’est tellement rare qu’en soit ca vaut aussi le coup)

J’adore la proximité avec des musiciens auparavant vus uniquement dans de grandes salles, j’ai adoré chaque petite intervention, l’humour un peu pince sans rire. J’ai pas forcément adoré les morceaux, que je ne connaissais pas mais qu’importe, c’est le genre de concert qui se vit comme une expérience dont on ressort ravi.

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publié par le 10/09/08
Derniers commentaires
gab - le 11/09/08 à 17:36

t’aurais du l’écrire avant le set, ca donne envie de venir

micky - le 12/09/08 à 00:17

pas possible, avant d’y aller j’avais pas trop envie d’y aller nan plus.
y aurait foule quand je suis arrivé, je serais rentré