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publié par Mickaël Adamadorassy le 09/02/07
Carla Bruni
- No Promises
No Promises

Bon Carla Bruni moi j’avais suivi ça d’un peu loin. “Quelqu’un m’a dit” ouais pas mal. “Raphael” pas si tip top mais bon vu le passif de la variété française, c’est presque "respectable". Et puis je l’avais vu dans un long reportage avec pas mal de backstage sur Canal +, où elle a l’air plutôt sympathique, et tout comme l’acceuil plutôt négatif qu’a reçu ailleurs son deuxième album dont il est question ici, ça fait que j’avais un a priori plutôt positif sur ce disque.

Easy Listening

Mais faut pas déconner. No Promises c’est de la barbe à papa sans sucre, une prod bien léchée, de l’easy listening de luxe, un truc complètement inoffensif et souvent insipide. Il fallait le dire, maintenant vous lisez la suite ou pas, moi ça m’aura saoulé d’écouter et réécouter ce disque pour aller au delà de ça...

Acoustique transparente

Je rappelle le principe, pas de textes originaux mais des mises en musique de poèmes tous en anglais (approche marketing pour exporter le produit j’imagine). Alors ça commence très acoustique, un balancement dans le rythme pas désagréable, très sobre en arrangements, juste quelques chœurs et un peu de batterie. Pas si mal, sauf que ça manque singulièrement d’âme, l’accent est impeccable, la diction aussi mais la substance elle semble absente. Le décalage entre la qualité du texte et sa mise en musique en devient cruel pour celui qui a commis cet arrangement et quand ça vire instrumental avec le solo, là on est carrément de la soupe de luxe et je frôle déjà l’indigestion.

Piste 2, même manière creuse d’aborder le texte, la mélodie semble glisser sur rien du tout et rien ne reste, c’est long putain, pas désagréable mais long et puis à la fin, mollard dans le gâteau déjà pas beau, on a droit à un solo de guitare qui rappelle les pires heures de mmmm... disons de Dire Straits. (j’aime bien Dire Straits mais eux aussi ont connu ces moments de vide où même un beau touché de guitare sur une prod’ soyeuse ne suffit pas)

La maison est vide

Piste 3 même punition. Piste 4 ahhh un brin d’overdrive, un riff enfin un peu nerveux, un texte qui semble cette fois un peu habité, bon ça le fait presque, ouf on a frôlé l’endormissement. Sauf que ça retombe de suite jusqu’à la piste 7, musicalement plus intéressante (toutes proportions gardées) mais bon on est pas dans l’innovation mais dans quelque chose d’assez rémanent du terroir américain.

La suite, qu’on ne détaillera pas, est du même ordre, on ne décolle jamais vraiment, c’est gentillet, pas très imaginatif, parfois la musique et la rythme de la voix séduisent un peu mais le problème c’est ce choix d’arrangement acoustique transparent et aussi bandant qu’un curé qui récure les chiottes. Mais à la limite ça ne serait pas un problème si c’était voulu, pour que l’accompagnement s’efface devant la voix, la densité, la manière dont les mots se savourent, prennent vie, sont habités par ce que l’interprète y insuffle.

Sauf que la maison est vide. La voix, l’accent ni feront rien. Ça ne marche pas, on a l’impression d’assister à une récitation de cm2, pas de couilles, pas de larmes, pas de tripes, pourtant Carla elle doit en avoir du vécu, des émotions à mettre, de quoi salir cet écrin aseptisé où l’a enfermé.

Et si une écoute distraite permet d’en garder un souvenir diffus mais pas désagréable, une écoute exigeante a vite fait d’amener à une chose et une seule : changer de disque.

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publié par le 09/02/07
Derniers commentaires
Sfar - le 10/02/07 à 22:35
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Alors j’ai un super scoop qu’ y a que moi qui ai des scoops comme ça ....
la pochette de cet album a été honteusement pompée sur la pochette de l’album "Seuls au sommet" du groupe Mendelson

- le 11/02/07 à 13:05
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C’est malheureusement ce que j’éprouvais à l’écoute presque forcée à laquelle les médias nous encourageaient, le manque d’âme criant de la majeure partie de la production musicale. Mais pour Carla Bruni, son filet de voix est désespéremment vide d’émotion au contraire de comparses telle que lisa germano. Un pur produit marketing sur lequel on greffe un micro univers dont on se fout éperduement, comme de sa production...

Informations

Sortie : 2007
Label : naive