nihiliste

je parlais il y a peu de new england, premier album solo de jason anderson, paru l’an passé sur k records. le bonhomme y livrait une sorte de pub-folk-rock assez vivifiante et désabusée avec la complicité de calvin johnston (patron de k records, leader des beat happening ou de dub narcotic sound system), mirah et phil elvrum (microphones, mount eerie) entre autres. new england était un recueil très agréable qui présentait une sorte de sufjan stevens agnostique avec une approche plus rock’n’roll, débridée. c’était parfois même un peu trop extrême à mon goût, entre le carrément nihiliste et le légèrement insupportable.

vagabond

the wreath le voit s’affiner. jason anderson offre des compositions plus lissées, dans le traitement sonore du moins. dans le fond, il conserve la même pointe d’humour, de dérision qui rendait déjà si sympathiques les morceaux de new england. personnage attachant, pour sûr. décrit comme un vagabond qui ne peut tenir en place, sautillant de ville en ville, on le placerait pas loin d’un devendra banhart ou d’un jeffrey lewis, à la fois autiste et intenable. il a sûrement fallu l’attacher pour qu’il enregistre the wreath. dans un petit studio de l’idaho. sans invité de marque cette fois-ci. qu’importe. plus besoin de chorale saoule vaguement hippie et hallucinée. il est question ici de douces et chaudes ballades menées par anderson au clavier ou à la guitare, accompagné de fondants choeurs féminins par endroit.

antipodes

dès fois la machine s’emballe et détonne avec magnificence (“when will you say”, final féerique). ou, aux antipodes, nous emballe et nous émeut en jouant la finesse et la retenue (“o, jac !”, une merveille d’ouverture avec un petit côté bright eyes) . entre les deux, un ensemble lunatique et prenant. the wreath est disque simple sans être léger, à placer pas très loin du c’mon miracle de mirah paru l’an passé sur k records ou des deux bright eyes qui paraissent cette semaine.