Helvète underground
Il y a pourtant, à l’entame de son deuxième album Sugary and dry, quelque chose de pas tout à fait commun. Une fragilité qui retient l’attention, blottie dans des arpèges de guitare, des choeurs miniatures et des flonflons d’orgue comme des bonbons. C’est Instead qui donne le ton, suivi d’Anyway tout en tension, tube en puissance habilement troussé de piano et pulsé de rimshot.
Puis hélas, Lole lasse. Lisse comme un lac, sa folk calque trop franchement Ani DiFranco. En élève appliquée mais copieuse, la suissesse singe aussi ça et là Sheryl Crow, parodie sans vergogne Fiona Apple (Please), et glane comme on fait les poubelles quelques arrangements entendus chez Portishead il y a déjà dix ans (Let it go) - on croirait d’ailleurs retrouver la guitare d’Adrian Utley sur Dawn.
Une bossa légère (A maybe is not a no) et un bluegrass guilleret (High and low) tentent vainement de faire diversion en milieu d’album ; l’intention est bonne mais le mal est déjà fait. Habile à régler son pas sur ceux de ses idoles, Lole n’a pas encore la stature d’un calibre.
Depuis son passage par deux fois au "Fou du roi" sur France Inter, j’ai "galéré" pour trouver son album (c’est bien quelques fois d’avoir des amis suisses !). Cet album est excellent à mes yeux et surtout à mes oreilles.
Quant aux critiques sur les inspirations de Lole dans les musiques de ses idoles,je les trouve d’une banalité déconcertante... Trouvez-moi un chanteur, un groupe qui n’a pas fait de même.
Lole est promise à un brillant avenir et je pense qu’il lui manque juste la "grosse armada" publicitaire pour la booster en Europe et ailleurs.
J’attends avec impatience son prochain album.