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publié par Mickaël Adamadorassy le 13/11/14
Marie-Flore
- By The Dozen
By The Dozen

Il en aura fallu du temps, à écouter et réécouter ce premier album de Marie-Flore, à essayer d’en percer le mystère, ce petit quelque chose qui fait qu’on y revient encore et encore, mais By The Dozen et ses dix chansons ne se rangent pas facilement dans nos petites cases de mélomane taxonomiste.

Métamorphose

Une certitude néanmoins, on est loin de la folk des tous débuts, celle qu’on vous a peut être fait découvrir avec notre toute première session avec elle en 2009. Depuis le projet a beaucoup évolué, il y a eu pas mal de concerts, des rencontres (Pete Doherty, Stuck In The Sound dont elle a été la parolière) et maintenant, même unplugged sur sa demi-caisse fétiche, Marie-Flore sonne plutôt rock.

Cocon

Sur disque, avec la complicité de Robin Leduc, ses compositions écrites autour de la voix et de la guitare s’enrichissent de strates d’arrangements délicats, s’appuient sur une section rythmique toute en nuances. Dans un tel écrin, la tournure devient quand même très pop. Mais on ne se plaint pas, il y a suffisamment de variété dans les orchestrations, la palette d’émotions que véhicule la voix est telle que même si les refrains reviennent encore et encore (voir encore), on se laisse bercer, envelopper dans un cocon bien confortable.

Hors le temps

Le son et les instruments sentent bon le vintage mais sans en faire un parti-pris esthétique, sans cherche à évoquer une période comme c’est beaucoup le cas en ce moment. En fait, les compositions de Marie-Flore ont quelque chose d’intemporel, elles piochent librement dans toutes les époques, tous les genres, sans se laisser piéger par la mode du moment, les sons se mettent au service de la chanson, plutôt que d’en être le centre d’intérêt alors que ce soit un rif de guitares, une section de cordes ou un synthé 80’s finalement peu importe, ils sonnent avant tout à leur place et comme "du Marie-Flore".

Au delà de l’apparence

Il y a une erreur facile à commettre avec Marie-Flore : s’arrêter à l’image de la jeune fille toute frêle derrière son énorme guitare. Si elle entrouvre parfois une porte sur ses blessures dans By The Dozen, si la mélancolie y est présente, ça ne résume absolument pas le disque. On y sent plutôt une personnalité très forte, une bosseuse qui sait parfaitement où elle va, une compositrice douée qui ne s’arrête pas aux modes et s’est forgée un univers très personnel autour de sa voix et sa manière de jouer avec les mots, tandis que les arrangements, les lignes mélodiques fusent dans tous les sens, jouées pour le plaisir d’être jouées, de puiser dans toutes les choses qu’elle aime.

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publié par le 13/11/14