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publié par Renaud de Foville le 12/09/99
moby
- play
play

pas classé

il y a trois raisons pour qu’un disque ne soit pas dans la liste des meilleurs de 1999 pour cargo. qu’il ne soit pas assez bon (plusieurs aurait pu mais ne tiennent pas leurs promesses jusqu’au bout, comme le showbiz de muse, trop inégal), que l’on ait pas découvert ce disque en 1999 ou encore - et cela est assez radical - qu’il ne soit pas de 1999. le play de moby est définitivement de la seconde catégorie. si on avait écouté cette merveille quelques semaines plus tôt il aurait figuré en très bonne place entre le deus (ideal crash) et le spain (she haunts my dreams). je me souviens de moby en première partie de björk au zénith, en 1995. une soirée géniale, le concert de björk touchait au génie et celui de moby était une vraie révélation. avec eux deux, on pouvait sérieusement commencer à s’intéresser à la musique électronique. c’est quelques années plus tard que l’on comprend pourquoi moby ou björk sortent du lot, ils ne savent pas, ils ne peuvent pas se cantonner aux rôles que les journalistes adorent leur coller.

hommage

quand on prend le play, on se dit que l’on va avoir le droit à une bonne dose de techno, d’électronique - on connaît pas assez les termes pour être extrêmement précis. erreur, si le sample est roi dans play, c’est pour rendre un hommage à toutes les musiques que moby aime et qu’il écoute. ce n’est pas pour rien que dans les remerciements on trouve en bas de page " special thanks to the lomaxes and all of the archivists and music historians whose field recordings made this record possible" mais que rajouter sur un disque ou tout ou presque a été dit. couverts d’éloges par la presse du monde entier et par les radios les plus éclairées - le génie de moby ne touche pas encore le hit machine de m6, c’est désolant ! choisi par certains comme meilleur album de l’année, pendant que d’autres ont trouvé que moby était l’une des performances du festival des inrocks 99. que peut on rajouter, que ce mec est carrément gonflé, car son play aborde tous les genres ou presque.

supercompil

on sent toutes les influences, différentes cultures, différentes époques. moby a tout digéré et nous offre une mega-super-compil-fin-du-millénaire.... pas la peine de vous acheter une quinzaine de cd pour avoir un panel de la musique mondiale, moby a tout réuni sur son dernier album : pop, rock, techno-rock pure et dure ("machete"), blues, hip-hop, trip-hop, easy-listening, gospel, musique de films (le très beau "my weakness" qui ferme l’album), le " black francis " (avec "south side"), le folk new age (pas mal comme genre ça !) avec "everloving", le space ganja (quoi ça existe pas ? !) avec "inside", mais aussi pleins de morceaux où je n’arrive pas à mettre de genre - ce n’est pas ma grande spécialité - comme le génial "run on" ou le très étrange et planant "if things were perfect"... moby réussit donc là ou d’autres se seraient magistralement planté (par exemple le piano un peu mièvre de "porcelain" ou de l’incroyable "why does my heart feel so bad" - rien que le titre pourrait nous faire fuir ! - tient la route grâce au talent de moby, à son inventivité, à tout ce qu’il ose faire, mélanger, essayer !) a vrai dire on a pas toujours d’explication, c’est une alchimie parfaite, beaucoup de sons, de voix, de solo de guitare ou de piano qui nous feraient hurler de rire, de colère ou ne tiendraient pas dix secondes sur notre platine (si "rushing" - qui il faut bien l’avouer n’est pas la meilleure chanson de l’album - était signée jean michel jarre ou vangelis vous en feriez quoi ?), et là comme par enchantement quasiment chaque morceau de play (car il y en a bien un ou deux un peu plus faibles que les autres, comme "guitar flute & string") nous émerveille, nous emporte, nous donne envie de danser ou de rêver. un petit miracle ! prochain single de moby le merveilleux "natural blues", on l’espère accompagné de quelques inédits et moby sera en concert à l’elysée montmartre le 16 février, avec peut être une chronique sur cargo.

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publié par le 12/09/99
Informations

Sortie : 1999
Label : mute/labels

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