émeutes
après le new morning en juillet et la route du rock en août, muse est revenu en france en novembre pour jouer dans le cadre du festival des inrockuptibles et en profite pour jouer au mcm café le soir du 10 novembre. ce que l’on pourrait appeler une mini-tournée française (qui inclut aussi des sessions acoustiques à la fnac et à ouï fm) restera très certainement un des moments importants de l’histoire de ce jeune groupe anglais, ce qu’ils ne sont pas près d’oublier quoi qu’il advienne plus tard. ce qui s’est passé à paris autour des différents concerts de muse est tout simplement incroyable : muse a pratiquement déclenché des émeutes à chacun de leur passage. pour le show-case acoustique du samedi après-midi à la fnac montparnasse - plusieurs heures d’attente pour trois chansons, quelques jeunes fans étaient arrivées à 10 heures du matin (le show case était prévu à 16 heures ! ! !), et la queue s’étendait jusqu’au magasin tati. la soirée du festival des inrocks était archi-complète, sûrement en grande partie du fait de muse (ok c’est vrai qu’il y avait quelques curieux pour day one ou les flaming lips, et que pavement remplirait la cigale facilement tout seul si ils voulaient bien venir faire quelques dates en france). le concert du mcm café est dans la même lignée : des centaines de personnes attendent, depuis des heures parfois, à l’extérieur du mcm café (une première dans l’histoire de leurs concerts) - on apprend même que vers onze heures du matin des jeunes fans étaient déjà là !!!
backstages
mais pourtant, allez vous dire, muse, ça ne vous dit pas grand-chose, ou du moins on ne les connait pas depuis longtemps. en effet, muse n’avait joué que deux fois en france, dont un concert gratuit au new morning, si on exclut quelques premières parties, et qui n’a sorti son premier album que deux mois avant cette mini-tournée - et sans un vrai single : "uno" et "cave" sont sortis en import ! alors je ne sais pas si nous on doit féliciter leur service de promo - cette muse mania nous tape un peu sur le système, mais en tout cas c’est impressionnant. déjà devant le mcm et cherchaient à se procurer des "backstages" et à l’intérieur, évidemment, la salle est bourrée à craquer de la scène jusqu’à la sortie. et le concert alors - parce que certains sont quand même venus pour ça ! le groupe arrive à 23h30 pile, et dès les premières notes, le public saute dans tous les sens, crie, lève les bras, et très vite slamme de partout.
service de sécurité
dans cette toute petite salle, franchement pas faite pour une foule pareille, c’est très vite la folie. il fait une chaleur pas possible, et le groupe, dans un état de fatigue assez avancé, fait comme de rien n’était, préfère ne pas vraiment réaliser ce qui est en train de leur arriver, et on les comprend. au bord de l’épuisement ils ont enchainés les concerts des inrocks, la promo et cela se voit. les filles sont en transe devant le chanteur matt bellamy, les garçons sont déchaînés comme si les red hot chili peppers ou radiohead était devant eux, et tout le monde est là : muse rassemble déjà un public hétéroclite. celui des grandes salles, celui qui vient voir le groupe dont on parle, ou qui est capable de se payer bercy pour un single qui passe à la radio. il n’y a même pas de service de sécurité près de la scène, ils ont dû fuir, effrayés.
hautes notes
ce que certains d’entre nous feront aussi assez vite et tout le monde connaît déjà les chansons presque par cœur - les paroles n’étant pas dans le livret. ca décoiffe. le concert en lui-même, qu’on a pas vraiment l’occasion d’apprécier - et de toute façon les gens ne sont pas venus pour entendre mais pour voir le phénomène muse - est bon. des chansons comme "sunburn", "muscle museum", "cave" ou l’excellentissime "showbiz" sortent toujours du lot, avec leurs guitares apocalyptiques et la voix survoltée de l’ange bellamy. "falling down" est assez pénible. plusieurs fois d’ailleurs le chanteur abuse de son incroyable voix en multipliant les envolées vers les plus hautes notes, ce qui par moment fait un peu "too much". c’est dommage car il n’a pas besoin de cela pour se mettre en valeur. cette tendance est plus accentuée encore lors des sessions acoustiques, comme celle de ouï fm parfois un peu pénible. petit cadeau ce soir, nous avons droit à une nouvelle chanson, qu’ils ont déjà joué dimanche à nantes.
dithyrambiques
est ce à dire qu’ils ont le temps d’écrire de nouveaux morceaux ou de peaufiner certains inédits pendant les soundchecks ? on essaiera de savoir cela en janvier. matt a quelques problèmes avec sa guitare à la fin d’une chanson qu’il interrompt un peu précipitamment avec flegme et humour. la foule pousse un peu trop sur la scène et les câbles ont dû mal à le supporter ce qui lui procure quelques surprises. son micro tombe à moitié en plein milieu de l’incroyable final de " showbiz" (un slammeur qui atterrit mal !) mais ça le fait sourire, et de toutes façons le public l’a à peine remarqué. matthew bellamy profite d’un temps mort pour demander aux spectateurs de reculer un peu pour éviter que les premiers rangs ne soient complètement écrasés. plus tard il invective la foule, un peu à la tom yorke, comme pour surmonter son appréhension, face à ce public qui en fait déjà son héraut. le concert durera moins longtemps que prévu, moins d’une heure. un phénomène est né en quelques jours à paris et ça a l’air d’être parti pour durer un bon moment. tant mieux pour eux. tant pis pour nous ! pour l’instant il est plutôt limité à paris. en angleterre, par exemple, les critiques de l’album sont bonnes mais pas exceptionnelles, et le public est encore assez "calme". mais toutes les revues et tous les articles sur le groupe, s’ils ne sont pas toujours d’accord sur la valeur de la musique, s’accordent sur un point : muse va devenir énorme. il suffit de voir les critiques aussi dithyrambiques que virulentes d’un public comme celui des inrocks ou de bernard lenoir pour savoir que ce groupe ne laisse personne indifférent… oasis était dans la même situation !
