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publié par Mélanie Fazi le 26/09/14
Playing Carver - Petit Bain, Paris - 24/09/2014

Nous pourrions presque reprendre mot pour mot notre compte-rendu du tout premier concert de Playing Carver il y a deux ans, si ce n’est que nous sommes désormais en mesure d’associer un titre à chacun de ces morceaux beaucoup réécoutés depuis (et chroniqués ici même). Le dispositif scénique a été légèrement revu mais l’essentiel est identique. Une heure et demie pour faire entendre tour à tour chacune des voix individuelles qui composent le collectif (John Parish, Marta Collica, Gaspard LaNuit, Jeff Hallam, Boris Boublil, Csaba Palotaï, Marion Grandjean) puis les laisser interagir et s’entremêler, comme sur les instrumentaux en état de grâce (« Blue Beard » et « Playing Carver »). Pas de hiérarchie ni de rôles stricts à tenir : chacun tour à tour est mis en avant le temps d’un morceau, désigné par la lumière qui semble indiquer où concentrer notre attention. Pas forcément au premier plan, d’ailleurs ; il est assez impressionnant de se trouver dans l’axe du regard intense de Jeff Hallam, braqué bien droit vers le public depuis le fond de la scène, lorsqu’il interprète « The Fling » puis un excellent nouveau morceau intitulé « Take it away ».

Chacun sa gestuelle, son langage musical, sa langue même, puisque l’on passe de l’anglais au français puis à l’italien avec « La Fine dei Segreti » de Marta Collica. On redécouvre l’impact parfois différent qu’ont certaines chansons sur album ou sur scène. Si les lectures des textes de Raymond Carver perdent légèrement de leurs nuances poignantes en concert (sans que les morceaux n’en pâtissent musicalement), les chansons les plus rock gagnent un impact saisissant. Tout au bout du parcours, « Will you please be quiet, please » nous prend aux tripes comme la première fois avec ses ruptures de ton, sa montée en puissance, son refrain entêtant répété en boucle, qui en font un final spectaculaire.

Si nous n’osions pas nous fier à nos propres réactions, celles des personnes découvrant le spectacle ce soir nous confirmeraient que nous n’avions vraiment pas enjolivé le souvenir de cette soirée magique à la Dynamo des Banlieues Blues en mai 2012. Nous avons revécu le même voyage, tout en puissance et en délicatesse, tout en dialogue et rencontres entre des voix si singulières et pourtant complémentaires.

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