accueil > articles > lives > VA

publié par gilles le 09/06/04
Primavera sound festival 2004 - 01/06/2004
Primavera sound festival, 2004 — Barcelone ;Espagne

c’est la 4ième édition du primavera sound festival qui se tenait à barcelone du 27 au 29 mai 2004 (week end de pentecôte).

le lieu

ici, pas de camping autour des scènes, puisque ce festival est 100 % urbain, et donc sur du dur quasi au centre de barcelone. le festival prend ses quartiers au pied de la colline de montjuïc, dans le poble espanyol (village espagnol) bâti en 1929 à l’occasion de l’exposition internationale de barcelone. une fois l’entrée franchie, on accède à une superbe place cernée de bâtiments qui prennent de magnifiques couleurs au soleil couchant ! c’est ici qu’est disposée la scène rockdelux. de cette place s’échappent des ruelles catalanes ou andalouses qui nous permettent de déambuler sur le site de scène en scène : ’nasti’ installée sous un grand chapiteau blanc, ’cd drome’ lieu plus dédié à l’électro et aux dj sets, et enfin, ’nitsa-apolo’ tout en haut du site, la plus grande scène qui accueillera les grosses pointures de cette affiche 2004. pour ceux qui ne souhaitent pas visiter barcelone dans l’après midi, deux scènes complètent le dispositif, abritées par le ’mercat de les flors’ situé à quelques centaines de mètre du poble. http://www.poble-espanyol.com/

l’organisation

les organisateurs, gabi ruiz (34 ans) et fra soler (31 ans) ne sont autres que des anciens du festival d’été de benicassim, donc ils savent de quoi ils parlent quand ils montent le projet primavera en 2001 « pour barcelone et ceux qui aiment cette ville ». ils rajoutent : « benicassim s’est mis à trop croître, perdant de vue sa philosophie des débuts. nous avons voulu faire un festival humain. » il n’empêche que cette année avec ses 40.000 personnes en trois jours l’enceinte du poble espanyol n’était quand même pas loin de ses limites le samedi soir... quelques indices, pas forcément très appétissants, ne trompaient pas : la longue file d’attente pour entrer sur le site pendant les heures de pointe et surtout l’attente pour les toilettes officielles qui ont vite été court-circuitées par des "pissotières" improvisées le long du mur d’enceinte, dégageant quasi instantanément une odeur assez désagréable aux abords de la grande scène nitsa apolo :)

à signaler également un contrôle d’accès assez original, puisque qu’au contrôle des billets, à l’échange de son billet fnac ou équivalent, chacun doit tendre sa main gauche bien ouverte pour enregistrer ses empreintes digitales sur une carte magnétique... laquelle carte devient donc de fait votre pass pour les 3 jours. l’accès au site se fera en reprenant vos empreintes et en les comparant à celles enregistrées sur votre carte !muni de notre carte magnétique et du programme complet (au format a3 une fois déplié complètement), nous sommes parés pour affronter le primavera 2004...

jour 1 : jeudi 27 mai

programme réduit pour cette première journée seules deux des quatre scènes du lieu sont ouvertes rockdelux et nasti, avec une programmation essentiellement locale : love of lesbian (rock espagnol) refree et la buena vida. nous profitons de cette sympathique première soirée pour découvrir le poble espanyol et prendre nos repères pour les deux grosses journées à suivre. surprise, en nous promenant près de la grande scène (qui ne servira pas ce soir) nous entendons de loin le soundcheck de pj harvey qui augure d’un bien bon concert deux jours plus tard... afin de nous économiser pour le lendemain, nous quitterons les lieux bien avant le set des 2 many dj’s prévu à 2h30 qui sera suivi d’un long dj set de miss kittin.

jour 2 : vendredi 28 mai

c’est indéniablement le jour qui aura tenté le plus de monde... sans doute l’effet de la présence en tête d’affiche des pixies sur le retour, mais pour cela il faudra attendre 2h15 ce qui nous laisse du temps pour découvrir et butiner de bien bonnes choses. ce sont the raveonettes qui inaugurent la nitsa apolo, mais nous ne resterons que quelques titres pour poursuivre la soirée par un excellent concert de swell sous le chapiteau de nasti. pas énormément de monde, mais 20h30 c’est encore bien tôt pour nos amis espagnols. du coup, nous nous glissons facilement au premier rang armés de nos bouchons d’oreilles. un set impeccable des américains ; une heure panachée des titres du dernier album et des classiques du répertoires de swell. toujours sous le chapiteau c’est sun kill moon qui enchaîne, visiblement le public est conquis mais pour moi c’est surtout l’occasion de confirmer que je ne suis toujours pas fan des red house painters :) c’est dommage à la place nous aurions pu profiter de lloyd cole seul à la guitare sur la scène rockdelux, mais nous arrivons trop tard. à suivre, un des artistes français de l’affiche de ce festival 2004, benjamin biolay. le bonhomme donnera une prestation très bien appréciée par certains espagnols visiblement fans, puisqu’ils reprendront en coeur les paroles de pas mal des titres du français.

on m’avait annoncé benjamin blagueur, mais pas cynique pour autant : le plus sérieusement du monde il entame un titre écrit pour henri salvador en ajoutant qu’il est aujourd’hui décédé ! bref, un beau succès pour le beau gosse surtout auprès de la gent féminine espagnole qui laisse fuser quelques "guapo" ! minuit approche et nous armons de patience en écoutant wilco sur la grande scène espérant ainsi nous placer correctement pour le set suivant des pixies... mais nous ne tiendrons pas longtemps à écouter cette pop un peu fade, et nous retournons donc à rockdelux pour goûter un peu à the fall ; je n’en garde pas grand souvenir à part celui d’un type tout de noir vêtu s’énervant dans son micro et titubant quand même pas mal. bref, on ne verra pas la fin, pixies obligent.

et donc l’heure tant attendue arrive, il est 2h15 et la bande à frankie déboule sur la grande scène devant des milliers de festivaliers conquis d’avance ! c’est parti pour un show endiablé, où tous les tubes de leur répertoire sont quasi aussi bien enchaînés que si c’était réalisé par un dj (plus de 20 titres/heure). c’est la grosse folie dans le public, la fibre nostalgique vibre à merveille. les espagnols devant nous se tombent même dans les bras en pleurant quand frank entame les titres chantés en espagnol ! ça passe très vite malgré l’heure tardive et 1 heure et 15 minutes plus tard, c’est déjà fini ! dernier détour par le chapiteau nasti ou les scissor sisters bien informés du programme accueillent le public des pixies qui vient de les rejoindre ;)... mais il est déjà 3h30 passées, et demain on remet ça alors au dodo !

jour 3 : samedi 29 mai

c’est la dernière journée du festival et c’est donc pour nous la dernière occasion de découvrir la scène abritée par le "mercat de les flors", ça tombe bien on ne tient pas à louper matt elliot. belle et vraie salle avec des sièges confortablement installés en gradins face à la scène, il y a même une climatisation féroce qui nous fera sortir nos pulls ! c’est un comble il n’est que 16h00 ;o) matt est en train d’installer son matériel sur la scène. s’en-suivra un set bien intéressant. je ne connaissais pas et finalement ça m’a assez bluffé. du coup je repars avec le dernier cédé sous le bras. a suivre dans cette même salle, les xiu-xiu qui m’intriguent rien que par leur nom asiatique ! ils sont deux sur scène et c’est trop expérimental pour moi, au bout du troisième morceau où le mec gueule comme un cochon, je ne tiens plus je sors ; même avec mes bouchons je ne supporte pas ! en quittant ma place, je me rends compte que nombre de mes voisins dorment paisiblement :o)

même en pressant le pas pour se rendre au poble distant de quelques centaines de mètres, c’est trop tard, on a raté the ladybug transistor, dommage ! sur la scène rockdelux, julie delpy bien assurée, nous livre avec son groupe un set électrique bien tendu. il paraît qu’elle trempe dans la musique depuis toute petite et c’est vrai qu’elle sait manier sa guitare, c’est indéniable !! la place est chauffée et c’est dominique a qui prend le relais seul avec ses machines. le public espagnol apprécie et nous aussi ! dominique commente ses titres avec son espagnol scolaire, genre « y ahora la cancion la mas stupida del concierto » pour lancer le "hit hit hit" d’oslo telescopic qui terminera son set explosif ! à l’opposé, (smog) qui s’installe à présent sur la scène rockdelux nous livre un set assez convenu et sans passion. c’est vrai que bill callahan n’est pas connu pour ses qualités d’extraverti, mais là on dirait presque qu’il ne prend aucun plaisir. du coup, à la place, nous aurions peut être mieux fait d’aller à the liars... ce n’est pas grave, le spectacle continue et le reste de la soirée/nuit est prometteur et sera à la hauteur de nos espérances...

a commencer par la prestation très attendue de pj harvey qui nous revient avec un excellent nouvel album. minuit sonne et pj prend possession de la grande scène, elle est impériale avec sa robe jaune et chaussures roses. dominique a nous bouscule pour fendre la foule et avancer vers la scène. sera-t-il autant subjugué que jean-louis murat devant la prestation de la dame à la route du rock 1998 (il lui consacra un titre "polly jean" sur mustango) ? à suivre donc :) un son étincelant inonde et ravit nos oreilles... forcément polly dévoile ses nouveaux titres mais n’oublie pas quelques-uns de ses meilleurs classiques, elle se prend même d’un fou rire sur "down by the water". les musiciens qui l’accompagnent sont redoutablement efficaces avec mention spéciale au bassiste qui se contorsionne dans tous les sens et qui ira même jusqu’à se prendre une belle gamelle dans les enceintes :). a noter l’utilisation de deux batteries sur un titre. un moment intense mais un peu court, à peine plus d’une heure sans rappel. mais je ne lui en veux pas de trop puisque du coup on va pouvoir assister à l’intégralité de la prestation de divine comedy sur la petite scène du rockdelux ! chouette !

première très agréable surprise, c’est la formation minimale (la même que pour sa dernière black session) qu’a choisie neil pour l’accompagner ce soir, donc juste un clavier et une violoncelle ! neil qui était malade dans l’après midi est quand même venu pour ne pas décevoir ses fans ! et il a bien fait... il nous livre un set intimiste avec des versions minimalistes de ces titres. il y glissera même quelques reprises comme par exemple "do you realize ?" des flaming lips. pour achever cette dernière soirée, on retourne une dernière fois à la grande scène où primalscream va réchauffer les foules avec son gros son ! il est déjà 3h00 du matin et bobby gillepsie court d’un bout à l’autre de la scène, c’est surréaliste ;o) une bien grosse journée s’achève pour nous, et pourtant il reste des choses potentiellement intéressantes comme  !!! ou les chicks on speed. mais ce sera pour une autre fois !

jour 4 : dimanche 30 mai

cette année la quatrième édition du primavera termine ces 3 jours officiels par une mini soirée. pour l’occasion, c’est le nitsa club, à deux pas des célèbres ramblas barcelonaises qui accueille les derniers concerts de la programmation. nous y irons juste pour soutenir le combat de michel cloup et sa bande, i.e. les français d’expérience. un set rageur et un son ravageur devant assez peu de monde. au rappel, l’imposant bassiste tend la main aux personnes du premier rang pour les inviter à les rejoindre sur scène pour le dernier titre... manque de bol, on était justement au premier rang ;o)

en conclusion

cette fois ci c’est bien fini pour nous pour ce premier festival de l’été européen. de taille intermédiaire entre le gros benicassim et la célèbre et incontournable route du rock, le primavera offre une affiche alléchante mais, avec ces scènes en parallèle, nous impose de faire quelques choix stratégiques. je retiendrais pour ma part de cette édition 2004 les performances de pj harvey et du retour en forme des pixies, puis le concert intimiste de divine comedy et le spectacle toujours réjouissants de swell ou dominique a. et puis n’oublions pas que la valeur ajoutée de primavera c’est d’être à barcelone pour le week de pentecôte et ça c’est indéniablement un avant goût des vacances, alors n’hésitez pas à y aller l’an prochain en profitant des tarifs attractifs des compagnies aériennes à cette époque (101 euros l’aller retour pour ibéria et air france)…

Partager :

publié par le 09/06/04