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publié par yom-s le 31/08/08
Sigur Rós
- Með suð í eyrum við spilum endalaust
Með suð í eyrum við spilum endalaust

Vieux fan

Sigur Rós ça fait des années que je les écoute et je suis vraiment fan. VRAIMENT. Au point de faire l’Olympia, les Eurockéennes de Belfort, et l’Élysée Montmartre pour la tournée de Takk... et encore, j’aurais fait plus si j’avais eu les moyens (enfin bon j’avais déjà pas les moyens pour les trois...) Bref on s’égare. Sigur Rós, j’ai tous les albums, je les connais tous presque par cœur (sauf Von j’ai un peu plus de mal à me rappeler de tout) et j’ai même les Ep, les DVD etc...J’ai même vu leur Odin’s Raven Magic qui m’avait frustré à mort (même si c’était chouette), parce que Sigur Rós jouait du Sigur Rós sur les 10 dernières minutes et c’est tout. Sigur Rós j’adore. Donc quand ils sortent un album, évidement j’écoute. Et avec attention.

Premier écoute

Et franchement, ça fait bizarre à l’oreille à la première écoute. Je me suis même demandé si c’était bien un CD de Sigur Rós et pas un obscur groupe de pop islandaise. Mais non Með suð í eyrum við spilum endalaust est un vrai album des islandais. On y entend des guitares avec des vrais sons de guitares (dont des acoustiques) des accord majeurs, des trucs pas compliqués à compter si vous êtes musiciens. Par contre, ils chantent toujours en islandais mais ça je crois qu’on pourra rien y faire. Et je préfère leur langue maternelle à leur langue imaginaire. Je ne pourrai malheureusement pas parler des paroles et des thèmes développer dans les chansons, je ne me suis pas encore mis à l’islandais pour l’instant je m’attaque au russe, un peu de patience.

Morceau par morceau ou presque

“Gobbledigook” le premier morceau est quand même un plaisir, le meilleur morceau de l’album à n’en pas douter après la deuxième écoute. Entrainant, enjoué tout en gardant musicalement de la recherche et de la qualité, “Inní mér syngur vitleysingur” est dans la même lignée : de la pop, enfin de la pop de Sigur Rós, vous avez maintenant compris que de toutes façons ils ne feront jamais rien comme les autres. La preuve ils sont islandais. A partir du troisième morceau “Góðan daginn” on commence à revenir sur des terres connues. Ca devient plus long, plus lents la basse refait ses nappes comme sur Ágætis Byrjun avec “Ný Batterí” ou sur Takk... avec “Með Blóðnasir” , “Milanó” ou sur ( ) avec “Dauðalagið” . On a des choeurs et tout et tout, Sigur Rós, enfin ! Enfin... ça dure pas longtemps non plus et c’est quand même pas ce qu’ils ont fait de mieux. Le groupe remet un petit doute sur “Við spilum endalaust” mélange entre pop et envolées à l’ancienne. C’est à peu près à partir de ces trois ou quatre premiers morceaux qu’on sent la direction que le groupe va prendre. On s’y attendait évidement, avec le changement de cap entendu avec Takk..., avec le DVD Heima et le double EP Hvarf/Heim sorti l’an dernier. Sigur Rós n’a plus forcément envie de se faire chier à produire des morceaux de 12 minutes atmosphériques (et au combien géniaux) mais dans lesquels trouver de la gaité est assez dur.. Ils ont envie de s’éclater principalement. Alors ils y vont, ils ont déjà mis de la fanfare sur Takk..., et là ils font de la pop, ils revisitent certains morceaux : “Festival” fait étrangement penser à “Dauðalagið” (piste 7 de ( ) ) au niveau du chant mais qui est une marche funèbre musical sur toute la première partie. Un peu comme s’ils voulaient enterrer ou au moins faire une croix sur les anciens morceaux et se donner un nouvel élan. Ce qui ne les empêche pas d’en faire un morceau de près de 10 minutes avec un roulement de caisse claire sur 2 minutes, avec des envolées etc...

Et là, c’est le drame

Mais apparement ils n’ont pas encore fait le deuil de leur passé. Ils plombent un peu l’album avec “Ára bátur” qui même si elle est très belle n’est pas à la hauteur des chansons qu’ils ont fait avant et qui détonne avec les morceaux de l’album plus pop, “Fljótavík” n’aide pas à relancer la machine et “Straumnes” passe pour une fausse conclusion d’album. “All alright” ne changera rien à l’affaire. Ils sont retombés dans les souvenirs de ( ) et Ágætis Byrjun. Entre tout ça, “Illgresi” est une ballade à la guitare acoustique, tout mignonne, toute gentille. Ils pourraient presque nous faire croire qu’il y a un Far West en Islande avec des cow-boys et des feux de bivouacs. Le morceau nous fait un peu respirer dans la deuxième partie d’album très Sigurossienne vieille époque. Mais ça ne suffira certainement pas.

Moitié vide ou moitié plein ?

A la deuxième écoute, je ne m’étonne pas de mon indécision face à cet album, c’est toujours le cas lorsque j’écoute de nouvelles choses de ce groupe. Un album de Sigur Rós ça s’écoute plusieurs fois, fort, très fort, dans le casque allongé sur un lit, et ça se murit, ça s’apprivoise. Alors me lancer dans une chronique après la deuxième écoute c’est normal que je veuille assassiner la moitié du disque. Mais franchement, le début de Með suð í eyrum við spilum endalaust est réellement chouette, c’est du neuf, c’est plaisant, au premier abord c’est pas ultra prenant aux tripes mais ça peut le devenir. Et sur la deuxième moitié, ils foutent tout en l’air ou presque. Qu’on se comprenne bien, Ágætis Byrjun et ( ) sont des merveilles dans leur styles et Takk... est un changement tout comme l’est le double EP. Donc essayer de revenir aux premières amours après avoir fait des chef d’œuvres, c’est comme si Radiohead essayait de refaire OK computer. C’est impossible. Donc la deuxième moitié est jolie et tout, mais pas du tout à la hauteur de ce qu’ils ont fait avant. Ils auraient dû continuer dans la veine de Takk... et des premiers morceaux de cet album. C’est l’avis un vieux fan, qui aime pour l’instant tout ce qui a été fait par le groupe. Les gens ne connaissant pas ou peu les autres albums (particulièrement les trois premiers) vont peut être adorer ce mélange de pop et de morceaux envolés moins gais mais qui remuent plus les tripes. C’est aussi un avis très rapide, ça changera surement, vu qu’un album vit au fur et à mesure que la personne vit et l’écoute, il change tout comme change l’auditeur, mais maintenant pour moi, c’est un peu un déception.

Mais vu que je suis plutôt optimiste je vais dire qu’il est à moitié réussi et pas à moitié raté !

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publié par le 31/08/08