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publié par gab le 14/05/14
Ana Never
- Live For The Very First Time (Live In Mini Club, Subotica, 2​-​26​-​2004)
Live For The Very First Time (Live In Mini Club, Subotica, 2​-​26​-​2004)

Je n’ai étrangement jamais été emballé par le post-rock. Le côté je triture ma guitare les yeux sur mes effets m’a toujours laissé de marbre, moi, enfant de la noisy-pop de Ride ! C’est à n’y rien comprendre. Serait-ce le manque de chant ? Une absence d’horizon palpable ? En tout cas, en ce qui me concerne ça a souvent manqué du je-ne-sais-quoi qui retiendrait mon attention plus de cinq minutes d’affilée. Inévitablement j’en revenais toujours à des réflexions du genre « Mais si vous voulez un instrumental phénoménal, mettez-vous "Grasshopper" de Ride, c’est quand même autre chose, ces dix minutes de bonheur absolu ». Bref, ça ne me touchait pas plus que ça. Et puis voilà, alors que le post-rock est mort et enterré depuis longtemps (enfin, je crois), le cargo reçoit un email étonnant d’un groupe dont je n’ai jamais entendu parler. Ana Never. From Serbia visiblement. Inconnu au bataillon mais qui fête sa décennie scénique (douze ans d’existence réelle) en sortant un live qui date … de 2004 justement. De plus en plus exotique, de plus en plus intrigant. De plus en plus perturbant, pour preuve j’en perds mes « on/nous » habituels pour me retrouver à la première personne du singulier, ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé. De plus en plus tentant. En même temps, ce n’était pas écrit dessus que c’était du post-rock instrumental non plus. Une captivante photo de la bassiste en avant et le job est fait, je clique sur le lien. Et là encore plus bizarrement, j’accroche d’emblée, même sans la photo.

sauce

Ana Never possède pourtant toutes les caractéristiques du post-rock le plus classique. Des morceaux de 15 minutes, des montées, des descentes, des moments carrément inaudibles tellement c’est doux (de l’inconvénient d’écouter de la musique dans les transports en commun), les envolées de guitares saturées qui vont bien, les lenteurs qui s’éternisent. Ils ont tout ce qui m’ennuyait profondément au début des années 2000 et que pourtant aujourd’hui j’adore. Bon, je n’avais peut-être pas vu les bons groupes de post-rock à l’époque non plus, ce qui n’est pas sans me donner quelques regrets, là d’un coup. Ou alors c’est l’âge. Mais je ne pense pas, de ce post-rock là, j’aurais sûrement repris une louchette ou deux, même à l’époque. Et en effet, Ana Never sait faire monter la sauce comme il faut, sait emballer ses guitares jusqu’au point de non-retour avec ce son magistral, sait nous envelopper aussi dans les accalmies. En tout cas, en concert ils savaient. De l’inconvénient de chroniquer un concert enregistré il y a 10 ans pour un groupe encore en existence. Si ça se trouve maintenant ils se sont mis au zouk. Allez savoir.

tonneau

En attendant d’investiguer plus en avant le contenu actuel proposé par Ana Never, aux amateurs de noisy-pop autant que de post-rock, je conseille vivement ce Live for the very first time (Live in Mini Club, Subotica, 2-2-2004) disponible sur bandcamp. Une très belle initiative qui devrait ravir les fans du passé et ceux à venir puisqu’il serait étonnant, avec un concert de ce tonneau-là dans les cartons, que ce groupe ne se fasse pas fissa une flopée de nouveaux petits copains.

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publié par le 14/05/14
Informations

Sortie : 2014
Label : Fluttery Records

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