tout au plus
give him some rest !! c’est ce qu’on devrait asséner probablement aux producteurs du britannique tom mcrae... laissez-le un peu souffler, s’inspirer, nous gratifier de ces pépites dont il a(vait) le secret. malheureusement de ce all maps welcome de 2005 ne resteront tout au plus que deux ou trois titres. le très beau “for the restless” (justement) d’ouverture, ou le violoncelle n’écoeure pas, où le chant et la rythmique savent rappeler avec enchantement le magnifique “hidden camera show” du premier album. et même si les arrangements fourmillent sur ce titre -violons, clavier, guitare électrique en sus des habituels guitare acoustique et violoncelle - ce morceau reste, accroche l’oreille, s’insinue. mais il faudra peut-être s’arrêter à ce superbe titre si l’on ne veut pas se heurter au tom mcrae lisse-poli-consensuel, sombrer dans les abîmes d’une folk dégoulinante, forcée, bâclée. la déception était prévisible dès le deuxième album just like blood dont les trop rares perles (“karaoke soul”, “a day like today”) n’arrivaient pas à dissimuler les inachèvements.
drainer les masses
avec all maps welcome, il semble que tom mcrae ait dû céder à la pression du remplissage (du calendrier ?...), du pompeux. il faut attendre le sixième morceau, “it ain’t you” pour retrouver le charme du dépouillement qui nous avait tant séduits en 2000. ce titre et le très (et à la limite trop) joli “my vampire heart” sont très regrettablement noyés sous les torrents de fioritures des autres titres, ces artifices destinés sûrement à drainer des masses d’auditeurs mais tellement préjudiciables au talent nu et si bouleversant du songwriter. l’attachement à tom mcrae reste fort, les belles émotions de jadis forçant toujours à chercher ce qui pourrait encore étinceler aujourd’hui, mais combien de temps encore pourra-t-il survivre à tant de désenchantements ?...