La première fois que j’ai vu Arman Méliès en concert, il était seul avec sa guitare acoustique et son looper, et il m’a mis une sacrée claque. C’était au Glazar’t en 2004.

On s’est un peu perdu de vue depuis, en tout cas en live, et hier soir en fait c’est presque comme si je le voyais à nouveau pour la première fois... et il m’a encore mis une sacrée claque, enfin là ils étaient trois, un vrai guet-apens : au milieu, Arman qui passe la majeure partie du set en électrique sur une Telecaster , il y a toujours quelques boucles mais la présence d’un batteur et d’un claviériste fait que les boucles constituent un moyen ponctuel de gonfler le son, de démultiplier les parties quand ça part crescendo et non plus l’ossature des morceaux, c’est plutôt le rôle des claviers qui sonnent pour le coup résolument 80’s, tandis que le batteur se montre très efficace pour enrichir les beats synthétiques, il est même plutôt impressionant sur le final, Silvaplana etc. extrait du dernier album, qui se termine par une longue partie instrumentale, tout à fait idéale pour mettre le feu à une fin de concert.

Dans cette formule, le côté mélancolique et atmosphérique des débuts est un peu gommé mais en échange on a du bon gros rock’n’roll et la plupart des morceaux se terminent en transe bruitiste bien jouissive, qui semble tout à fait plaire à un public qui s’est déplacé en masse à la Maroquinerie.

On regrettera juste un peu que les paroles soient peu audibles en dehors des morceaux en acoustique, ça ne gêne pas pour profiter du concert, mais c’est dommage vu que les textes sont de qualité.