installation insidieuse

totalement inconnu pour nous jusqu’à il y a quelques jours, bowery electric s’installe sur votre platine presque insidieusement et instaure rapidement une atmosphère planante et étrangement familière. lushlife - c’est le nom de leur troisième album - est une nouvelle preuve - s’il en faut - de l’incroyable richesse de la musique électronique.

ralentis planants

bande originale d’un film imaginaire, la musique de lawrence chandler et martha schwendener nous emmène vers de douces et belles images emplies de lumières et de mouvements ralentis. moins sombre que massive attack, moins déprimés que les géniaux portishead, lushlife nous montre le coté plus planant - sans tomber dans la soupe inaudible new age, loin de là - de la musique new yorkaise. on s’était peut être trop vite habitué aux yo la tengo, sonic youth ou autres groupes noisy et bruitistes de génies. la scène new yorkaise ne se résume pas à cela. rencontre parfaite du trip-hop et du rock, unité parfaite des ordinateurs et des instruments live, mélodies éblouissantes des cordes sur un beat prenant. la douce voix de martha schwendener nous accompagne dans nos reveries, compagnon idéal de moments de repos, de solitude ou de réflexion.

impression de déjà entendu ?

les rythmes entraînants de "lushlife" - morceau éponyme de l’album -, la basse lancinante de "shook ones" ou de "saved", le dépouillement de "psalms of survival" ou encore la simplicité désarmante et magnifique de "deep blue", sans oublier le final de "passages" qui clôture ce magnifique album sont de vrais moments de bonheur que l’on peut savourer les yeux fermés, un rayon de soleil chauffant légèrement notre visage... ! un album de la ville, de la métropole, mais aussi un album de la vie, d’un bien être étonnant ! bowery electric fait partie de ces groupes qui s’occupent de tout sur un album - et ils sont de plus en plus nombreux : de la conception de la pochette à la production en passant, bien sûr, par chaque instrument, les membres du groupe sont partout. pour eux sortir un disque est un tout, il n’est sûrement pas pensable de laisser d’autres personnes décider des qualités artistiques de tout ce qui fait de lushlife un excellent album. au passage, même si cela n’a pas beaucoup de rapport c’est vrai que l’on est curieux de vérifier si bowery electric est capable de transposer la délicate harmonie de ces atmosphères sur scène, pas évident ! et même si quelques grincheux diront que l’on a parfois une impression de déjà entendu (nous on parlera plutôt de famille ou d’influences), avec un très léger arrière goût de massive attack, par exemple, nous ne bouderons pas notre plaisir et on continuera longtemps de s’inventer de nouvelles images à l’écoute de ce magnifique lushlife.