virage
flaming lips est sûrement un des meilleurs groupes américains de ces 20 dernières années. premiers albums inégaux dès les années 80 chez restless, premières merveilles dans les années 90 chez warner. à partir de l’énorme in a priest driven ambulance (1990), il n’y a plus rien à jeter. en 10 ans et six albums, on assiste à la mue des flaming lips, le rock déjanté devient pop barrée. sur transmissions from the satellite heart, "she don’t use jelly", tube involontaine, premiers symptomes. album suivant : clouds taste metallic, fabriqué dans le même moule, avec ce "bad days", petit monument de pop psyché, qui fermera la bande originale du blockbuster batman forever. puis les flaming lips sont malmenés en 1996, le guitariste ronald jones quitte le groupe. les 3 lips restants retournent en studio et enregistrent un album concept très particulier, zaireeka, aux ambiances plus inquiétantes que le kid a de radiohead. le virage pop (si on peut qualifier ainsi les chansons torturées de zaireeka) est opéré.
audacieux
sur the soft bulletin, les lips continuent d’expérimenter, de croiser des sons tordus, des ambiances surréalistes ("the gash" !!!) à leur divines mélodies. le résultat est plus que convaincant, de "race for the prize" à "buggin’" rien à jeter, l’album s’écoute d’une traite et plusieurs fois d’affilée. yoshimi battles the pink robots chargé de lui succéder, ce n’est pas une mince affaire. il y aura évidemment une pointe de déception à l’écoute de cet album beaucoup plus calme et posé, moins audacieux que le soft bulletin. cependant les lips viennent encore de commettre l’album parfait. deux tubes de l’été en puissance ("do you realize ?" qui succède logiquement au "juxtaposed with u" des super furry animals et "yoshimi vs the pink robots part 1", version complexe du "naive song" de mirwais) et des morceaux moins évidents mais tout autant réussis.
cheap
"fight test" une sorte de mic test sur un standard de cats stevens, "yoshimi vs the pink robots part 2" ou la bande son d’une série z, un film porno ou horrifique cheap (mais quels sont donc ces cris ?) sous l’emprise de quelques substances violemment hallucinogènes. "in the morning of the magicians" que wayne coyne a probablement composé après sa 5879ème vision du magicien d’oz. puis "it’s summertime", "are you a hypnotist" deux petites merveilles à la production exemplaire. passé le tube "do you realize ?", "all we have is now" s’avère la chanson parfaite pour vos moments de cafard, celle qui vous fera aisément verser quelques larmes avec ses 4 minutes intenses, belles, lentes... moins évident que soft bulletin certes, yoshimi battles the pink robots est tout de même un chef d’oeuvre. et dire que les flaming lips vont fêter leur 20ème année d’activité... si le grandaddy sort bien en novembre et qu’il est de cet acabit, si la bande son du film des lips (x-mas on mars) à sortir en décembre ne dépareille pas, on pourra dire qu’on a été particulièrement gâté cette année entre wilco, grandaddy et les lips. à suivre.
