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publié par tairanteuh le 14/11/02
hayden
- skyscraper national park
skyscraper national park

contraintes

paul desser hayden, canadien de 32 ans signe avec skyscraper national park son troisième album. il aura en effet fallu aux fans attendre 3 ans pour découvrir une suite à the closer i get. entre temps pas de panne artistique, hayden enregistrait chez lui, entouré d’amis proches qui ont posé leur contribution à l’ouvrage, tout cela sans contraintes contractuelles, son label outpost, filiale de geffen, ayant sombré. cette chute aura également retardé la parution du dernier whiskeytown, pneumonia, comme nous avions pu l’évoquer. originellement diffusé à 100 exemplaires dans un packaging fait à la main, skyscraper national park n’est pas passé inaperçu pour autant. après un repressage à 1500 exemplaires pour une tournée canadienne, l’album trouve une plus large diffusion alors que hayden retrouve le circuit universal.

americana

étrange que cet album ne fasse pas plus de bruit dans la presse francophone alors qu’il est tout simplement magnifique. simplement. en effet, pas de machines qui parsèment l’ensemble, ni production aventureuse, ni nappes de synthé, encore moins d’envolées de cordes démesurées pour former ce tissu sonore qui plait tant. un peu comme le dernier wilco sans les rythmes merveilleux de kotche ou comme le dernier lambchop, skyscraper national park est une petite merveille d’americana bien écrite, bien assemblée dont les mélodies charment d’entrée, transportées par des arrangements subtils et la voix sensible de hayden. un objet simple et touchant, sans être totalement dépouillé pour autant. hayden évoque parfois le coldplay de parachutes en un peu moins pataud et léché sur "i should have been watching" ou le très beau "long way down" par exemple. il y a un petit côté elliott smith sur "all in one move" également.

confidentiel

une autre force de cet ouvrage est de ne pas être monotone ou strictement linéaire. les ambiances varient, hayden nous mène quelque part entre le jazz, le funk et le post rock sur "tea pad", transpose la valse dans la nouvelle orléans sur "lullaby" ou envoute sur le lancinant "bass song". aucun raté sur cet album, les chansons se suivent sans se ressembler et se savourent avec la même intensité les écoutes se répétant, espacées ou non. une légère préférence va à "dynamite walls", ballade sombre au final époustouflant, montée énergique dont je ne me lasserais décidemment pas. il est étonnant et regrettable que skyscraper national park soit un album aussi confidentiel et que si peu de lignes lui aient été consacré à sa parution française l’année dernière car il avait pour sûr sa place entre ces moments musicaux forts que constituaient is a woman de lambchop ou yankee hotel foxtrott de wilco.

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publié par le 14/11/02
Informations

Sortie : 2002
Label : badman

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