C’est notre deuxième concert de JOY cette année. Après une date aux 3 Baudets qui avait été l’occasion de découvrir en live et avant sa sortie les morceaux du nouvel album, All The Battles. Depuis on a eu l’occasion de l’écouter à maintes reprises ce deuxième opus du groupe de Marc Huyghens (ex-Venus). D’ailleurs peut-on encore vraiment utiliser cette formule ? Si le premier disque était bâti sur les fondations des deux derniers Venus et contenait donc peut être un peu plus de Marc que de Francoise et Anja (la violoncelliste de l’époque), ce deuxième album tout en conservant un son brut, des guitares abrasives au son très vintage, une certaine théatralité "vénusienne", se pare d’une tonalité beaucoup plus rock qui semble être le fait d’une écriture plus collective et d’influences diversifiées. En fait, All The Battles nous fait carrément du rentre-dedans et commence fort et vite dès l’ouverture Sunday and I, ce n’est pas encore du punk, mais c’est radical.

Et surtout, et c’est quelque chose qu’on sentait déjà aux 3 baudets et encore plus ce soir à la Flèche avec une formation qui a déjà quelques concerts dans les bottes, il y a une sacrée alchimie au sein du trio, les voix s’accordent très bien, si on a perdu la beauté du violoncelle, une basse bien envoyée est de toute façon ce qu’il fallait à ce répertoire là.Les morceaux les plus interactifs, ceux où Marc se met même parfois en retrait pour laisser le chant à Françoise ou Katel, sont parmi les meilleurs, l’émouvant Nineteen Twenty Four, The White Coat avec ses guitares bien rock qui se répondent, le son noisy et les choeurs féminins qui rappellent PJ Harvey époque très énervée.

Maintenant qu’on a l’occasion de comparer l’album et le live, on peut dire que John Parish a réussi à capter l’énergie du groupe tel qu’il est vraiment, il n’y a pas d’artifices de production, le son tout en étant bien léché est celui que le groupe a vraiment. Comme ils maîtrisent tous les trois parfaitement leur sujet et ne joue que le dernier album, ça donne un concert très dense, très "cohérent" dans le propos, qui se vit d’une traite, avec ses morceaux de bravoure et ses lentes montées en puissance. Le chant est impeccable, le son gros comme il faut sans tomber dans l’excès. Si vous avez l’occasion de les voir, c’est à ne pas louper, si vous programmez un festival au lieu de nous mettre the do, fauve et shakaponk comme les voisins, mettez vos c... sur la table et programmez un groupe qui assure en live.