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publié par gab le 10/07/08
katel
- raides à la ville
raides à la ville

Alors qu’on redécouvre en France ces jours-ci à quoi servent vraiment les beaux fusils de nos joyeux militaires et les petits projectiles qu’on met dedans, alors donc qu’on envisage sérieusement de remettre la pêche à la ligne à l’ordre du jour dans les kermesses plutôt que les treillis et les bérets, voici venu le moment idéal pour attaquer la chronique tant repoussée de notre découverte myspace de ces derniers mois : Katel.

feu

C’est bien simple, on est tombé en arrêt complet en découvrant ces cinq morceaux et pas uniquement parce qu’il est question d’y faire un jour la peau des militaires. D’ailleurs on n’est pas à un paradoxe près, les guitares électriques présentes sur ces morceaux sont franchement plus proches du bruit des mitraillettes que des arpèges flower-power. Oui, ce qui frappe d’entrée, c’est la puissance de feu d’un "le voyage impossible", au hasard, détruisant une à une les places fortes qui habituellement nous protègent efficacement contre les musiques braillardes en tous genres. Et pour cause, à la différence des nombreux groupes de rock faussement énervés de chez nous, pointe ici cette note de désespoir, ce sentiment d’inadéquation, ces sentiments tout courts qui font qu’on est saisis à la gorge et qu’on ne résiste pas longtemps aux salves des "one day", "le voyage impossible" ou encore "la vieille". L’habituelle comparaison à l’étalon Noir Désir n’étant pour une fois pas usurpée, que ce soit dans la musique ("le voyage impossible") ou plus généralement dans l’état d’esprit.

éponger

Rien de gratuit donc chez Katel et rien de surprenant non plus à ce que ce soit sur les morceaux les plus calmes qu’on soit au final le plus bouleversé et que ce soit vers eux qu’on se tourne naturellement pour éponger nos trop pleins d’émotions. "Tigres en papier" tout d’abord, ritournelle sombre en spirale, captivante, et "Raides à la ville" surtout qui, non content de donner son nom à l’album, décrit à la perfection le mal-être le plus prégnant, déroutant. Deux morceaux auxquels on rend visite plus souvent qu’à leur tour, dont on s’imprègne en profondeur et qui nous poursuivent depuis plusieurs mois déjà.

rappel

Et parlant de s’imprégner, on s’étonne tout de même un peu qu’il n’y ait pas eu plus de battage médiatique autour de Katel à la sortie de l’album il y a deux ans. Et on s’étonne aussi qu’il n’y en ait pas plus aujourd’hui alors que l’album ressort dans une version allongée en téléchargement uniquement, tant toutes les composantes d’une reconnaissance assez large sont là et bien là. Mystère. Quant aux petits soldats et leurs gros canons, une piqûre de rappel ne fait pas de mal. Faites vous vacciner.

***

Au moment de mettre cette chronique en ligne, on constate qu’il y a eu du mouvement myspacien chez Katel et qu’on est en léger différé par rapport aux morceaux en ligne actuellement. Tant pis, ou tant mieux, on s’en va découvrir les autres morceaux de l’album en même temps que vous ...

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publié par le 10/07/08
Derniers commentaires
mitzeu - le 17/11/09 à 13:51
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Je la découvre grâce à Jeanne Cherhal...je suis raide de stépéfaction tellement c’est magnifique, d’accord à 100% avec tout ce qui est écrit sur cette page ! splendide ! vivement que je puisse la voir sur scène...