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publié par Mélanie Fazi le 31/10/13
Nadine Shah - Flèche d'Or, Paris - 30/10/2013

La Nadine Shah que l’on voit monter ce soir sur la scène de la Flèche d’Or contraste avec la demoiselle rieuse et chaleureuse que l’on rencontrait en interview dans l’après-midi. C’est une silhouette quasi expressionniste qui se tient devant nous entourée de trois musiciens : costume noir, cheveux noirs tirés en arrière, et un regard charbonneux qui se détache nettement et intimide un peu. Seul le squelette accroché au pied de micro en hommage à Halloween casse légèrement l’effet.

On attendait avec impatience et une pointe d’appréhension de redécouvrir en live les merveilles qui composent Love your dum and mad, premier album impressionnant de maîtrise pour quelqu’un qui confie n’avoir commencé à écrire de chansons qu’il y a trois ans. Un frisson nous saisit dès les premières notes de « Used it all », avec son motif de clavier lancinant, suivi du toujours bouleversant « Dreary Town ». Le concert, construit autour d’une formule clavier/guitare/basse/batterie à l’exception de quelques moments plus calmes et dépouillés (belle version du bien nommé « Floating »), alterne des moments d’intensité un peu inégale. Mais les titres les plus énergiques sur disque sont, comme on pouvait s’y attendre, impressionnants sur scène. Le public d’abord très calme se laisse captiver au fil des morceaux. Notamment lors d’un final en crescendo qui voit se succéder un excellent inédit intitulé « Ribbon », puis les singles « To be a young man » et « Runaway », implacables, tranchants, sans fioritures. La voix grave, puissante, légèrement éraillée de Nadine Shah y prend toute sa mesure, sa présence magnétique emplit l’espace, ses regards de rage froide impressionnent tandis qu’elle adopte la voix de l’épouse trompée de « Runaway » toisant son mari volage avec un calme glaçant.

Nadine Shah reviendra se produire en France en janvier. Il vous reste un peu plus de deux mois, si ce n’est déjà fait, pour succomber au charme hypnotique de Love your dum and mad. Le concert de ce soir, comme l’interview et la session accordées dans l’après-midi qui furent une très belle rencontre, nous confirment plus que jamais qu’elle a l’étoffe d’un grand nom et qu’elle n’est qu’au début d’un parcours qu’on devine riche et passionnant. 

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