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publié par gab le 07/09/05
Rock en Seine 2005 - 25/08/2005
Rock en Seine, 2005 — Domaine national de Saint-Cloud, Saint-Cloud

embrasement

Il s’agissait de se présenter tôt aux portes du parc de Saint-Cloud en ce jeudi 25 août 2005 pour la première journée du festival Rock en Seine. Premièrement pour ne pas manquer la seule averse de l’après-midi et du coup profiter plus intensément, quoiqu’ait prédit météo France, de l’éclatant soleil qui régna en maître le reste du temps. Un soleil qui apparut, majestueux, aveuglant même, en plein milieu du set de la seconde raison de notre présence au festival en pleine heure de sieste, j’ai nommé nos sautillants Stuck in the sound, évidemment. Que peut-on en dire qui n’ait déjà été mentionné ici ou  ? Toujours aussi péchu, une voix toujours aussi accrocheuse, des morceaux toujours excellents, ah si, un mot sur la fluidité corporelle (si je puis m’exprimer ainsi) et la présence scénique du bassiste du groupe. Ce je-ne-sais-quoi qui vous fait réaliser soudainement que ça fait au moins deux morceaux que vous ne regardez que lui, essayez vous serez surpris. Seule ombre au tableau, maintenant qu’on connaît mieux les morceaux, une exécution légèrement brouillonne par moments empêche peut-être encore l’embrasement complet des foules.

gentiment

On profite ensuite du beau temps pour papillonner entre les différents groupes (rien de très marquant), l’expo photo sympathique de Philippe Lévy et la scène d’"air guitar" jusqu’à l’heure attendue de The Arcade Fire dont la hype grandissante nous avait gentiment intimé l’ordre de ne pas manquer leur prestation sur scène ... et ils explosent tout, en effet ... gentiment ... Car voici un groupe qui présente bien, avec des têtes sympathiques, plus premiers de la classe que méchants rebelles si vous voyez, qui possède une vraie unité de groupe puisque tout le monde chante sur tous les morceaux, et le fait que ce soit dans un micro pour certains reste somme toute accessoire, tout le monde change d’instrument à la pause (sauf les deux violonistes), tout le monde fait ses "ou-ouuuuus" en chœur quand il faut et pour compléter la recette, il y a juste ce qu’il faut de personnalités pour assurer le spectacle visuel, à l’image des deux fous qui passent le set entier à se chercher à coups de baguettes, casques de moto, cymbales ou autres projectiles leur tombant sous la main. Alors pourquoi ? Ou plutôt comment ? Comment un groupe dont le chanteur principal est loin de chanter harmonieusement, un groupe dont les autres membres chantent faux plus souvent qu’à leur tour, un groupe à "ou-ouuuuus" donc, peut-il nous charmer à ce point, peut-il dégager une telle intensité ? Quelle sombre alchimie est à l’œuvre ici ? Mystère ... mais ça fonctionne ! Et bien, en plus ... Cela n’empêchera pas toutefois quelques longueurs en milieu de set, les morceaux ayant tendance à être dans l’ensemble bâtis sur le même model.

frite

Une andouillette-frite plus tard, on rejoint Queens of the stone age pour un set plutôt musclé. A l’image du batteur, torse nu, couvert de tatouages et avec une mâchoire peu encline à la douceur, voici un groupe qui ne fait pas dans le détail. Chacun a son rôle bien défini, la brute derrière ses fûts, le gentleman en costume trois pièce à la guitare, la ténébreuse au décolleté généreux aux claviers (à noter le positionnement quasi-vertical de ces derniers pour l’obliger à bien se pencher), le bourru bonneté à la basse et enfin, notre américain jean-tshirt-gomina au chant et à la guitare principale. Un quatuor de super héros pour qui finesse doit rimer avec détresse ... et la détresse c’est pas bon, c’est bien connu ! Comment dire, c’est pas désagréable mais on n’accroche pas trop. Heureusement, tout n’est pas perdu, ils ont au moins le mérite d’avoir de très jolies guitares.

luxe

Nous y voila enfin ! le concert des Pixies ! Stratégie d’abord, profiter du départ vers la buvette (cette chronique ressemble de plus en plus à un compte rendu de tournoi de foot) d’une partie du public à la fin de Queens of the stone age pour se rapprocher à distance convenable de la scène afin d’avoir à la fois une vue directe et un son pas trop mauvais. Ensuite patienter une quarantaine de minutes avant l’arrivée du groupe, avec un tassement inversement proportionnel aux nombre de minutes restant à attendre. C’est finalement bien ficelés comme des sardines (on en a du mal à lever les mains pour applaudir) qu’on accueille comme il se doit les héros (les vrais) du jour. Laissons à présent tomber tout reste d’objectivité, cela fait quinze ans qu’on attend ce moment, on ne va pas commencer à faire la fine bouche ... ou plutôt si car on s’est fait un petite frayeur sur les quatre ou cinq premiers morceaux que les Pixies avaient visiblement décidé de jouer tranquille. Trop tranquille peut-être, les mots qui nous viennent alors sont de l’ordre du "pépère", voire du "papy". Belle frayeur donc, on se dit qu’ils font le minimum syndical, qu’on n’aurait pas du venir et puis d’un coup l’embrayage passe et les voila qui enchaînent un nombre incalculable de morceaux (de l’avantage des chansons courtes) sans même prendre le temps de laisser applaudir le public entre ceux-ci. Le rendement y est, la présence aussi. Franck Black Francis (on va faire comme Kim Deal et l’appeler Charles on s’en sortira mieux) est impressionnant, physiquement (forcément, son tour de taille ne va pas en rapetissant) et mentalement (surtout), il emmène son monde avec fougue et porte les morceaux presque à lui tout seul, à bout de gueulante trompe-le-mondesque. Kim Deal est détendue, souriante bien qu’ayant visiblement du mal à se déplacer. Joey Santiago a l’air d’être perpétuellement à côté de ses pompes mais exécute sa tache avec brio. C’est surprenant comme cette équipe de bras cassés se transforme sous l’impulsion de son leader. Ils réussissent le tour de force d’être à la fois bien dans les morceaux, avec suffisamment de tension, et détendus en même temps. Tellement détendus qu’ils s’offrent le luxe de ne pas sortir de scène à la fin du set et avant le rappel mais saluent longuement la foule et profitent joyeusement d’être là. On sort de là avec le sourire jusqu’aux oreilles et une pêche d’enfer, et ce malgré l’absence regrettée d’un "Mr Grieves" avec qui le bonheur eut décidément été complet (on a eu "Allison" c’est déjà ça). Et maintenant on n’a plus qu’à attendre la reformation ... euh le réveil ... de My Bloody Valentine pour compléter en beauté nos arriérés de concerts ...

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publié par le 07/09/05
Derniers commentaires
Sfar - le 19/08/08 à 19:42
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je ne savais pas qui tu avais fait rock en seine 2005, j’y étais moi aussi
oh ben ça !