double casquette

zoot woman n’est autre que le nouveau groupe du très jeune jacques lu cont, plus connu sous le nom les rythmes digitales. cette fois-ci, il est accompagné de deux frères, anglais eux aussi, adam et johnny blake. leur premier album, living in a magazine, impressionne à la fois par la qualité du songwriting et par la justesse de la production. il faut dire que ces trois musiciens, et plus particulièrement jacques lu cont, sont des rats de studio, tout autant producteurs que musiciens. dès la première chanson, “it’s automatic”, on s’aperçoit que les trois anglais ont su tirer pleinement partie de cette double casquette : il y a à la fois une vraie chanson, une vraie mélodie, assez années 80, et un son très travaillé, luxueux, et résolument tourné vers le futur. ce son est un mélange de très nombreuses influences, des années 70 à nos jours, en passant bien évidemment par les années 80, du funk à l’électronique. le tout a été passé au mixeur des dernières technologies, et le résultat est superbe.

production futuriste

la deuxième chanson, “living in a magazine”, est encore plus impressionnante : c’est, comme beaucoup des chansons de cet album un tube potentiel, une chanson qui accroche tout de suite. la grande force des chansons de zoot woman est leur dualité : elles ont à la fois un coté très superficiel, brillant, facile, et une vraie profondeur si on se donne la peine de gratter le verni. une interview exclusive cargo du groupe sera bientôt sur le site, et ils décrivent très bien ce qu’ils ont tenté de faire avec cet album, c’est à dire des chansons qui, si on les débarasse de leur production futuriste, tiennent toujours la route, et pourraient être reprises par d’autres groupes dans le futur, pourquoi pas en version acoustique.

paysage musical

a propos de chansons acoustiques, l’album en contient une étonnante, “losing sight”. cette chanson est assez fascinante, car elle ne ressemble pas aux habituels morceaux acoustiques des groupes de rock, de folk ou même de pop : il y a quelque chose dans l’écriture, dans le rythme de la chanson, qui trahit les expériences musicales des musiciens. on imagine alors que le mécanisme inverse doit pouvoir fonctionner aussi, et qu’une version électro-pop de ce morceau serait tout à fait envisageable. cet album est donc impressionnant, surtout lorsqu’on apprend que les trois zoot woman ont à peine plus de vingt ans. leur maîtrise à la fois des dernières technologies et du paysage musical des dernières décennies est étonnante, et leurs chansons pourraient bien devenir des tubes dans les mois à venir.