Sur les quais où se déroule le festival Spectaculaire, un dispositif intriguant. D’un côté, un ring miniature. De l’autre, une impressionnante baleine de tissu, dans le ventre de laquelle on entrevoit une harpe, un décor tout en rouge, un thon énorme suspendu au plafond. C’est le décor monté par le collectif Ring pour le spectacle « Quelque chose qu’un cowboy sait ».
Sur le ring, la conteuse Lalla, mégaphone en main et vêtue de couleurs solaires, récite un conte sur un corbeau vaniteux et une jeune fille qui est l’âme d’une baleine. Dans le ventre de la bête, Lidwine l’accompagne à la harpe puis interprète une chanson en alternance avec le récit. On nous invite ensuite à entrer dans la baleine. L’espace est exigu mais chaleureux : une petite bulle hors du temps pour écouter Lidwine chanter quelques morceaux en acoustique. Il suffit de peu, parfois, pour créer de la magie : une voix, une harpe, un harmonium. La musique de Lidwine a déjà quelque chose de féérique en soi. Dans ce décor étrange, elle gagne une beauté irréelle. On oublie un instant qu’il y a, autour de cette baleine, un festival, des rues passantes et de l’animation. On est au cœur d’un conte, blottis les uns contre les autres dans cette bulle accueillante, avec la sensation de partager un moment à la beauté fragile mais à la magie indéniable.