"Oh, tu vas voir mohs. ? Tu vas adorer !" Que la réaction vienne d’un ami musicien ou de la coordinatrice du festival JazzContreBand, dans le cadre duquel le concert va avoir lieu, on se dit qu’on va donc passer un bon moment et, au final, ce jeune quartet qui a sorti un premier album éponyme fin 2019 est un coup de coeur de cette fin d’année 2020.
On avait connu les deux initiateurs du projet, Zacharie Ksyk (trompette) et Erwan Valazza (guitare) en résidence à la Maison des Artistes de Chamonix avec le pianiste Gauthier Toux, et le batteur Nathan Vandenbulcke avec Baiju Bhatt & Red Sun puis Louis Matute Quartet, et c’est l’opportunité de découvrir le bassiste Gaspard Colin (Oggy & The Phonics).
Les premières notes d’"Asfâr" retentissent alors que la scène est plongée dans le noir, c’est le début d’un voyage entre sonorités électroniques et acoustiques, jazz contemporain et sons electro, dessinant des paysages cinématiques et raffinés.
mohs. fait la part belle à l’improvisation à l’intérieur de chacun des morceaux, qu’ils développent comme de longues et profondes respirations : les mélodies expressives esquissées par la trompette répondent aux délicates envolées de la guitare dans un dialogue ponctué par les solos inspirés de la section rythmique.
Les trois derniers morceaux, "Intro", "Kaleidoscope" et "Ouvea", quintessence du style mohs., concluent magnifiquement cette parenthèse onirique dont on voudrait ne pas se réveiller tant le quartet semble avoir fait sienne, avec une maîtrise impressionnante et pour notre plus grand bonheur, la maxime de Miles Davis : "la véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence."