On était venu voir Squirrel Flower nous délivrer un bon gros concert de rock bien énergique avec son groupe, pour finir en beauté la saison 2023-2024, entendre tous ces titres qui déboitent sur son petit dernier Tomorrow’s Fire, les "Full Time Job", "Alley Ligh"t, "Intheskatepark", le très lent et très heavy "When a plant is dying" pour ne citer que les titres les immédiats de ce très bon disque.
Et on apprend en regardant distraitement le match de l’équipe de France diffusé à la Mécanique Ondulatoire qu’en fait le set de ce soir se fera en solo : apparemment avec le groupe ça joue très très fort et impossible de se produire comme ça dans la petite salle parisienne, qui est grosso modo une cave assez étroite bas de plafond avec des murs en pierre. La préfecture de police de Paris les a obligé à installer un limiteur, qui écrase le son dès qu’un certain volume, pas très élevé dès qu’on parle d’un set rock avec batterie, est atteinte. Ce n’est pas nouveau dans les bars-concerts et c’est très compliqué à gérer pour les groupes qui jouent fort (Vera Daisies en première partie sur un format plus indie-pop-rock en duo s’en sortira très bien)
Squirrel Flower décide donc pendant les balances de donner leur soirée au reste du groupe et de faire le set en solo. C’est dans cette formule qu’on l’avait découverte en 2019 et on n’avait pas été entièrement convaincu . Mais six ans plus tard notre ressenti est complètement différent : seule sur scène à la guitare électrique ( le plus souvent une SG mais on retrouve aussi la jazzmaster sur quelques chansons), Squirrel Flower propose un concert captivant, tout en délicatesse et nuances, sa performance comme le jeu et le sons de guitare sont irréprochables et on a vite fait de fermer les yeux et de se laisser bercer par la musique, sans aucune perturbation, comme souvent à Paris pour les artistes indé, il y a un public de fans ultra-respectueux.
Pour pinailler, on a peu l’impression que l’artiste fait la gueule au début du show, mais face à l’accueil chaleureux qu’elle reçoit elle se détend vite et on la voit sourire un peu. En fin de concert, elle prendra même quelques requêtes du public.
La setlist comporte une douzaine de chansons dont évidemment pas mal du dernier album qui malgré des versions disque assez rock se réinventent très bien dans ce set intimiste, c’est le cas de "Full Time Job" et "Alley Light" mais surtout de "Finally Rain" et quelques titres des autres disques dont "conditions" et une très belle reprise de "So Hot You’re Hurting My Feelings" de Caroline Polacheck