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publié par Mickaël Adamadorassy le 21/02/19
Staircase Paradox
- Landmines Have Feelings Too
Landmines Have Feelings Too

Mon attention s’est arrêtée sur le mail promo de Staircase Paradox pour une raison très personnelle : le nom de mon propre groupe commence aussi par "Staircase". J’étais donc curieux de savoir si partager la moitié de son patronyme avec un autre signifiait qu’on partageait aussi des choses musicalement. Et il semblerait que oui à l’écoute du quatrième EP de ce quatuor indie-pop parisien. Leur Landmines Have Feelings Too tourne depuis un moment chez moi, en particulier, le titre final Pending Miracle, petite merveille de pop mélancolique, qui a tout pour elle. Et ce n’est pas la seule réussite de ce presque sans-faute.

Bizarre Love Triangle

Sur sa page bandcamp, le groupe se décrit comme étant au centre d’un "triangle amoureux bizarre" (référence à la chanson de New Order) entre Interpol, Warpaint et Queens of the Stone Age. Alors pour le coup on ne doute pas qu’ils adorent ces groupes, nous aussi mais que ce soit dans le son ou dans le style des compositions, la bio du site nous parait plus proche de l’EP : on garde le triangle amoureux mais cette fois-ci , les protagonistes sont "la pop britannique des 80’s, rock alternatif des 90’s et rock indé canadien des années 2000". Et là on y est !

Pop

Sur « Terrific Tips », c’est la pop qu’on sent d’emblée, pas forcément indée : la ligne de guitare en son clair tout juste habillée de reverb, la lente montée qui commence avec seulement la grosse caisse qui martèle résolument, la ligne de chant ultra-mélodique et pleine d’émotions où voix masculine et féminine se mélangent en beauté, on est pas si loin des bons titres de Coldplay ou de U2 (ouch le groupe va me haïr pour cette comparaison !). Bien sûr on sent aussi la dream pop, l’influence My Bloody Valentine aussi et celle de Radiohead, plutôt The Bends ou Pablo Honey.

On enchaîne avec un titre plus atmosphérique, Blurred Horizon. Les guitares se font plus saturées mais c’est une constante dans le mix, elles ne sont jamais agressives, la priorité étant laissée aux voix, ou plutôt à la voix lead masculine, soutenue par des chœurs féminins très présents. La six-cordes y perd peut être un peu d’effet théâtral quand le morceau s’emballe et que c’est "son" moment mais on sent bien que c’est le côté planant qui a été privilégié et cela fonctionne bien comme ça. Le titre garde en effet de la pêche grâce à une batterie bien présente dans le mix et un batteur qui choisit judicieusement d’en faire un peu plus , de multiplier les breaks pour contrebalancer le son "cathédrale", ce côté très présent des voix, les guitares qui deviennent presque des nappes. Et après l’explosion, on finit tout en douceur, juste les voix et quelques notes de piano. Magique.

Rock

Avec « Advent Calendar for Dogs », on change complètement de registre : on est dans le rock nerveux et rythmé, la basse s’invite devant sur les couplets, la guitare tricote autour et sur les refrains, une mélodie de clavier analogique entêtante accompagnée de chœurs encore très réussis viennent "pimper" une affaire qui était déjà en bonne voie. Deux petits défauts : la guitare est tellement saturée qu’elle n’a plus aucune dynamique, pour y pallier le mix lui rajoute quelques Dbs, il aurait mieux valu baisser la distorsion. Quand ça s’énerve on commence aussi à sentir les limites de la voix masculine, un peu moins agréable quand elle est poussée, la voix féminine par contre fait ça très bien

On ne vous parlera pas trop de « Joanie Whatsoever » un a cappella à plusieurs voix, l’exercice est techniquement réussi mais la composition manque de mélodies aussi fortes, de l’émotion que procure les autres titres.

Miracle

Par contre le dernier titre, « Pending Miracle » mérite toutes nos louanges : c’est tout simplement une belle chanson, de l’indie-pop comme on aime, pour la sensibilité dans chaque note jouée sur les couplets ( on pense aux guitares de Ben Gibbard et de Chris Walla qui s’entrelacent sur Transtatlanticism), pour la construction qui ne s’arrête pas aux trois minutes et prend la voie épique, construit un long crescendo blindé d’émotions et n’en finit pas d’exploser une fois arrivé au paroxysme. C’est quelque chose qui n’est plus si courant dans tout ce qu’on reçoit au Cargo ! et ça nous ramène aux belles heures d’Exsonvaldes période premier album, du Radiohead pré-Ok Computer ou de groupes anglais moins connus comme Haven ou Thirteen Senses. C’est peut être régressif, on a toujours salué la capacité à évoluer chez un groupe mais peu importe la musique c’est d’abord le cœur que ça touche et si tout n’est pas parfait chez Staircase Paradox, avec cet EP ils réussissent autant à nous émouvoir qu’à nous faire tripper et headbanguer. Vivement l’album qui doit suivre courant 2019 !

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publié par le 21/02/19
Informations

Sortie : 2019
Label : Kernel Panic Records

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