apostrophe
Réapparaître furtivement, évoquer l’emballement. Puisque l’on voyage au gré d’autres inspirations, revenir au gréement pour une exaltation. Humbling Tides, le second album de Yann Tambour à la kora tient les promesses de Churning Strides. Celles d’élans d’éloquences et de séquences en silences. Déshabillé de son apostrophe, Stranded Horse étoffe ses nuances, sans recours aux accès de majesté passés. “Halos”, la longue plage refermant le disque, conte à elle seule ce chemin vers l’essence. Elle n’est que délicatesse posée, là où “Fiend Over Your Knees” offrait en sortie une recherche nervurée.
Humbling Tides assume davantage son unité, ses fondus et ses qualités nues. Trouvée, l’écriture au travers de la kora éblouit de sa sensualité autant que le picking sur les cordes au travers des micros. Et lorsque le violon de Carla Pallone vient se poser en une toile de fond tendue sur “Le bleu et l’éther”, c’est une lumière glacée qui irradie le disque. Un zénith polaire. Avec “Humbling Tides”, Stranded Horse invite dans l’intime et l’intense.