Yann Tambour c’est une sorte de chevalier jedi... d’abord il fabrique ses instruments lui-même comme le jedi fabrique son sabre laser et l’instrument en question, la kora, c’est au moins aussi cool qu’un sabre laser (et physiquement plus probable) : si les cordes aigües génèrent un son proche de la harpe, les basses ont elle un velouté et une profondeur qui ne sont pas loin de la contrebasse. Sous les doigts d’un musicien qui la maitrise, ça donne un son de toute beauté, qui se suffit amplement à lui-même.
Et puis Yann Tambour il ne passe pas du côté obscur : en première partie d’un concert électrique de Shannon Wright, devant un public un poil bruyant, il n’hésite pas pour autant à faire durer ses pièces instrumentales (au final le concert comportera deux plages longues à la kora et deux chansons à la guitare), à faire tourner en boucle la même ritournelle sur deux accords, encore et encore, suspendus aux bouts de ses doigts, on se demande combien de temps il va oser continuer et la réponse est suffisamment longtemps pour qu’on soit impressionnés.