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publié par gab le 27/04/14
Pixies
- Indie Cindy
Indie Cindy

C’est décidément un sans-faute. Les Pixies sont toujours où il faut, quand il faut, sous/dans la forme qu’il faut. Après une première partie de carrière impeccable qui les amène progressivement au sommet de l’underground, ils ont la lucidité de se saborder, à la surprise générale mais plutôt judicieusement, avant l’album de trop (déjà Trompe le monde était limite). Et comme tout est toujours très clair avec les Pixies (n’est pas My Bloody Valentine qui veut), lorsque le groupe se reforme douze ans plus tard, c’est tout simplement pour rafler la mise et s’installer sur le trône qui lui revient de droit. Il est alors évident pour tous qu’il n’y aura pas de nouveaux morceaux et ça nous va très bien comme ça. A ce sujet, on n’a jamais été fan des reformations pour tournées sans fins mais pour les avoir vu live en 2005, et passé les appréhensions naturelles de début de concert, on avait été scié par l’impact que les morceaux et le groupe pouvaient encore avoir après autant d’absence. Certes, on ne pensait pas qu’ils tiendraient dix ans à ce rythme (eux non plus sans doute), preuve d’une certaine endurance et d’un mental à toute épreuve, mais même avec quatre albums de matériel scénique, au bout d’un moment ils ont quand même dû avoir légèrement l’impression de tourner en rond. Voilà donc qu’ils reviennent, en deuxième effet come-back mais sans Kim Deal qui a claqué la porte en cours de route, avec un très bon nouvel album juste avant de devenir définitivement séniles. La classe. C’est ce qui s’appelle savoir gérer sa carrière, que les petits jeunes en prennent de la graine. Maintenant que pouvait-on attendre d’Indie Cindy après vingt ans sans nouveaux morceaux ? Rien. Et pourtant tout est là ou presque.

signes

On pourrait continuer longtemps comme ça mais il va falloir penser à entrer dans le vif du sujet. Petit bémol tout de même avant de commencer pour les fans ultimes qui se sont procuré les EPs 1 et 2 sortis depuis un an. Vous risquez une belle déception (vous êtes prévenus) puisque l’album est composé de ces huit titres là plus quatre nouveaux. En résumé, au lieu de sortir un troisième EP, ils regroupent le tout en un LP1. Une opération extrêmement douteuse pour un groupe lambda (les EPs étant en général plutôt constitués d’un single extrait du disque et de trois morceaux de seconde zone qui n’ont pas été retenus pour l’album) mais qui passe ici inaperçue pour ceux qui comme nous n’avaient pas cru suffisamment en la capacité des Pixies à se renouveler et avaient ignoré les signes avant-coureurs de nouveau matériel discographique. Signe tout de même que la qualité était là dès le départ. Et en effet, rien à redire, d’entrée de jeu "What goes boom" est enthousiasmant de naturel et d’énergie (oui, on avait un peu peur il faut bien l’avouer).

palette

Le plus incroyable au final est qu’à aucun moment les Pixies ne deviennent la caricature d’eux-mêmes. Leur son est là, on reconnait instantanément leur patte, mais on ne pense jamais (ou presque) à un morceau précis de leur discographie. Mieux, ils élargissent leur palette de morceau en morceau allant d’un côté lorgner vers la pop (l’étonnante douceur du chant de "Greens and blues" parfaitement contre balancée par le son de guitare électrique) et de l’autre vers les scansions viriles d’un chant accrocheur (les couplets de l’excellent "Indie Cindy" ou de "Bag boy"). Maitrisant toujours à la perfection l’art du refrain (avec du faux Kim Deal dedans comme pour "Bag boy" ou en douceur sur le décidément trop bon "Indie Cindy"), c’est malgré tout pour les morceaux un peu atypiques comme "Magdalena 318" (art de l’atypique qu’ils ont toujours très bien maîtrisé aussi, ce morceau fait légèrement penser à "Havalina" sur les bords) ou le faussement ténébreux "Silver snail" que l’on craque, plus que pour le plus ouvertement trompe-le-mondien "Blue eyed hexe" en tout cas.

baskets

Et la fin du disque est à l’image du début, pop ("Ring the bell"), impeccable côté refrains (le classic-rock "Another toe in the ocean") et atypiquement intrigant (le décalé "Androqueen"). On ne sort évidemment pas de ce disque avec l’exaltation qu’on a pu avoir sur leurs premières réalisations, on en sort heureux d’avoir retrouvé des amis de longue date en très bonne forme et ayant su évoluer avec leur époque. Remarquez, on aurait dû s’en douter, Indie Cindy est à l’image des concerts du groupe, sans fioritures, à prendre en direct, sans trop de questions, bien calé dans ses baskets et ses écouteurs. Et tant pis pour les rabat-joie qui feront inévitablement la fine bouche, c’est officiel, en 2014 les Pixies sont de retour pour de vrai … et c’est une excellente nouvelle.

 

1 nos recherches de dernière minute nous apprennent qu’en réalité les quatre derniers morceaux sont bel et bien sortis sur un troisième EP fin mars, la boucle est bouclée

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publié par le 27/04/14
Derniers commentaires
Jerome - le 29/04/14 à 07:31
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Trompe le monde, limite ? Et vous encensez cette ’daube’ ? Chacun ses goûts, il est vrai.

gab - le 03/05/14 à 13:49

Disons que pour un groupe dont on n’attendait plus rien depuis 20 ans, ils s’en sortent tout à fait honorablement. Après j’ai pas dit que je préférais cet album aux anciens, loin de là. Allez savoir, le plaisir des retrouvailles rend peut-être un rien moins exigeant.
Concernant Trompe le monde maintenant, il est quand même beaucoup trop bourrin pour bien faire ... il était donc temps qu’ils s’arrêtent à l’époque ;-)

sidounet - le 05/05/14 à 11:48
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Pareil j’ai un peu tiqué sur Trompe-le-monde "limite".
Mais sinon je suis d’accord avec toi, ça fait vraiment plaisir, et ton dernier paragraphe résume parfaitement ce que je pense.

frankeffe - le 19/06/14 à 12:46
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bon retour. dommage que Kim ne soit pas de la partie. il y a son ombre qui plane dans Bagboy... mais c’est juste une ombre. sinon l’album tient la route car on y retrouve du Pixies d’époque et qq nouveautés qui adoucissent les mélodies. Et les Breeders dans tout cela, elles nous préparent aussi un retour ?? i hope !